Le week-end dernier, j’ai visité l’exposition Le grand Mess, de Théo Mercier, au Lieu Unique à Nantes.
A big mess, une grande messe, un grand bazar peut-être, mais un bazar quelque peu organisé tout de même et parfois même classifié, réorganisé ou même recomposé. L’exposition présente une collection d’objets que beaucoup considèrent comme des objets de « mauvais goût » : des tasses ornées de poitrines opulentes, des fausses pierres pour aquariums, des plantes d’intérieur très ordinaires, des gadgets kitsch…
Mercier les présente bien rangés sur des étagères leur conférant le statut d’objets uniques et précieux (petit clin d’œil à R.Mutt et Marcel Duchamp). D’autres sont assemblés comme dans un collage surréaliste, donnant naissance à une étrange galerie de totems de la culture contemporaine. L’ensemble est très drôle, les noms qu’il a choisi pour ses œuvres sont parfois hilarants. Mais, au-delà de l’ironie, Le Grand Mess interroge le statut et la durabilité des plus déclassés des objets de la production de masse. Et ceci me ramène à une série de questions que je me pose souvent : Imaginons que notre civilisation disparaisse brusquement, quelles seront les reliques de notre époque ? Lesquelles d’entre elles seront jugées dignes d’intérêt pour les futurs archéologues-découvreurs? Peut-être établiront-il ainsi des connections fortuites entres nos objets ?
L’archéologie pour les chiens, 2013
Fantasme de pierres, 2009-2013
Attention à la marche, 2013
Le gang de peyotes, 2012
Les chaussons de la douleur, 2012
la compagnie du bon goût, 2012-1013
Empilé/Hypster with cucumbers, 2012
Les trois cent filles les plus chaudes de la planète, 2013
Le Grand Mess, Théo Mercier
mardi-samedi : 13h-19h
dimanche : 15h-19h
Le lieu Unique
quai Ferdinand-Favre
Nantes
T • 02 40 12 14 34
Zoom sur deux intérieurs Berlinois:
1.
Fritzi (styliste) a choisi de meubler sa belle pièce lumineuse avec des essentiels et quelques détails précieux, mélangeant des objets modernes avec des meubles régionaux, et associant quelques larges aplats unis avec des motifs colorés.
2.
Joli (scénographe) préfère vivre dans un cabinet de curiosités sans fin. Son bel appartement à bow-windows est littéralement bondé d’une flopée d’objets colorés et poétiques, dont elle s’inspire pour son travail.
Deux manières bien différentes d’aménager son espace privé, toutes deux remarquables et personnelles. Je m’aperçois maintenant en chargeant les photos que chaque appartement contient un détail entomologique. Il n’y a pas de hasard !
Vielen Danken à Fritzi et Joli pour leur chaleureux accueil.
La semaine dernière, j’ai finalement réussi à visiter le Buchstabenmuseum (littéralement : musée des lettres) à Berlin. (Avant de vous y rendre, contrôlez bien les horaires d’ouvertures, car elles sont assez restreintes). Le musée propose d’archiver les lettres des enseignes (principalement au néon) de différentes et de différentes époques. Chaque lettre est légendée avec le nom complet de l’enseigne à laquelle elle appartenait, la typographie (quand elle est identifiable), et l’année de sa création.
